Édouard Ned, de son vrai nom Athanase-Camille Glouden, est né le 2 février 1873 à Châtillon, dans la commune de Saint-Léger, au cœur de la Gaume. Il est le fils d'Adolphe Glouden et d'Eulalie Georges. Il se marie le 17 avril 1900 à Vance avec Marie Emeline Félicie Reumont, également descendante de la famille Georges, par sa mère. Marie Reumont est donc une cousine au 6e degré à Athanase-Camille. Édouard s’éteint le 10 août 1949 à Etterbeek, près de Bruxelles. Issu d’un milieu profondément enraciné dans sa région natale, il suivit les humanités gréco-latines au séminaire de Bastogne avant de poursuivre des études littéraires aux Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles. De cette formation naquit une vocation double, à la fois celle d’un pédagogue et celle d’un écrivain.
Nommé professeur de littérature et d’histoire, il enseigna notamment au Collège Saint-Michel et à l’Institut supérieur de pédagogie de Bruxelles. Parallèlement à cette carrière d’enseignant, il mena une activité littéraire et journalistique soutenue, collaborant à des revues et journaux tels que Le Drapeau, Le Florilège, La Belgique artistique et littéraire, Le Journal de Bruxelles, Le Patriote ou encore Le National bruxellois. En 1895, il s’associa aux poètes Georges Ramaekers et Paul Mussche pour fonder la revue La Lutte, publication où s’affirmait un art envisagé comme hymne religieux et patriotique, dans la lignée du catholicisme littéraire de la fin du XIXᵉ siècle.
Son œuvre se déploie à travers plusieurs genres : poésie, nouvelles, romans et essais. Ses premiers recueils de poésie, empreints de ferveur religieuse, ouvrirent la voie à des écrits d’inspiration personnelle comme Mon jardin fleuri en 1898. En 1906, il publia L’énergie belge, un essai qui témoigne de son intérêt pour la vitalité intellectuelle et culturelle de son pays. Suivirent notamment Job le glorieux en 1910, L’ombre du cœur en 1913, Les martyrs de Latour en 1919, Le nuton de Pierre Brangnette en 1939 et Tornade en Gaume en 1946, autant de récits qui mêlent mémoire régionale, foi catholique et sens du conte populaire. Sa plume, à la fois fervente et enracinée, oscille entre le lyrisme religieux et l’évocation des paysages et des figures de la Gaume, qu’il s’attacha à faire vivre dans une langue claire et attachée aux traditions.
En 1932, il fonda les Éditions Durendal, maison qui permit de prolonger son engagement en faveur d’une littérature catholique et d’une production éditoriale fidèle à ses idéaux. Reconnu dans les milieux littéraires et catholiques, il demeura en revanche plus discret auprès des cercles modernistes, qui regardaient avec distance son style conservateur. Après sa mort, l’Académie luxembourgeoise fit apposer une plaque commémorative sur sa maison natale de Châtillon, rappelant ainsi le rôle qu’il joua dans la vie littéraire de la région et la place qu’il occupe dans le patrimoine culturel de la Belgique francophone.
Figure d’un catholicisme littéraire enraciné dans son terroir, Édouard Ned incarne une génération d’auteurs soucieux de concilier ferveur religieuse, attachement régional et mission pédagogique. Son œuvre, marquée par la piété, le patriotisme et le goût du conte, demeure un témoignage singulier de la vitalité des lettres belges de la première moitié du XXᵉ siècle.
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